L'AUTEUR DU MOIS

Septembre- Octobre

Christian JACQ

Christian Jacq, né à Paris 17e le 28 avril 1947, est un écrivain d’expression française vivant en Suisse. Chercheur en égyptologie de formation, il a publié à partir des années 1990 divers ouvrages sur l’Égypte ancienne destinés au grand public et devenus des livres à succès. L’auteur a également écrit des romans policiers sous les pseudonymes de Christopher Carter, J. B. Livingstone et Célestin Valois. Il utiliserait aussi pour des ouvrages ésotériques et sur la franc-maçonnerie les pseudonymes de Jean Delaporte, Jean Petrus, Pierre Dangle et Andrew Fabriel.

Jeunesse et formation

Christian Jacq naît à Paris au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le 28 avril 1947, d’un père pharmacien d’origine bretonne et d’une mère d’origine polonaise.Il est élevé par une grand-mère qui lui donne le goût de la lecture. Durant son enfance, il lit Spirou et les albums de Tintin, ainsi que la série des aventures de Blake et Mortimer, qui aborde parfois l’égyptologie, des classiques français comme Stendhal, Alfred de Musset et Nerval, de même que des auteurs du romantisme allemand. Il est élève à l’Institution Notre-Dame de Sainte-Croix, un établissement privé catholique. Dans sa série de romans policiers L’inspecteur Higgins, l’auteur rend hommage à sa grand-mère, celle-ci ayant inspiré le personnage de l’intendante de l’inspecteur.

Christian Jacq se marie à l’âge de dix-sept ans avec Françoise, qu’il a connue au collège ; son voyage de noces le conduit en Égypte.
L’auteur donne, dans deux entrevues, des explications différentes sur l’origine de sa passion pour l’Égypte : soit à la suite de son voyage de noces dans ce pays, ce qui le décide alors à apprendre en autodidacte la lecture des hiéroglyphes, soit après la lecture de l’Histoire de lacivilisation de l’Égypte ancienne de Jacques Pirenne. Intéressé à devenir égyptologue, il poursuit des études de philosophie et de lettres classiques à l’université Paris-Nanterre, à l’époque de Mai 68, aux événements duquel il ne participe pas, avant de rejoindre l’université Paris-Sorbonne, où il effectue, dans le cadre d’un doctorat sur les rites funéraires égyptiens, des recherches en égyptologie sous la direction de Jean Leclant jusqu’en 1979, année de sa soutenance de thèse. Avant son doctorat, il publie, à l’âge de vingt-et-un ans, un premier essai sur les liens entre l’Égypte antique et le Moyen Âge. Il n’est pas intéressé par les fouilles archéologiques sur le terrain, mais l’est plus par « un modèle, des valeurs, qui peuvent encore inspirer aujourd’hui ».

Carrière Littéraire

Christian Jacq exerce divers métiers avant de se lancer à temps plein dans l’écriture. Il est ainsi pendant quelque temps collaborateur de France Culture, coproduisant par exemple certaines émissions de la série Les Chemins de la connaissance. Une rencontre avec Étienne Lalou, directeur de collection chez Flammarion, lui laisse entrevoir une carrière dans la littérature. C’est en tant que directeur de collection et réviseur qu’il commence sa carrière littéraire, en révisant des ouvrages écrits par d’autres auteurs, et en dirigeant, aux Éditions du Rocher, une collection qui publie des gloses. Ses premiers écrits sont des romans policiers, genre qu’il n’abandonnera pas par la suite. En 1980 et 1981, il publie, chez Plon, cinq romans d’une série, Basile le Distrait, sous le nom de plume de Célestin Valois. Entre 1984 et 1997, il publie, aux Éditions du Rocher, quarante-quatre romans policiers de la série Les Dossiers de Scotland Yard, sous le nom de plume de J. B. Livingstone. Enfin, entre 1998 et 2002, il fait paraître, aux éditions Robert Laffont puis chez un éditeur moins connu, Cie 12, une série de sept romans policiers, Les Enquêtes de lord Percival, sous le nom de plume de Christopher Carter. L’auteur aurait choisi ces noms de plume en référence à David Livingstone, explorateur du Nil, et à Howard Carter, qui découvrit la tombe de Toutânkhamon.

À partir de 1982, il écrit ses premiers romans historiques, comme La Reine Soleil et L’Affaire Toutânkhamon. À partir de 1987, Christian Jacq aborde dans ses romans le thème de l’Égypte. Parallèlement aux romans, Christian Jacq publie des essais sur les symboles liés aux cathédrales, à la franc-maçonnerie, à la « sagesse égyptienne », ainsi que des guides de Louxor et Karnak. Lorsque les ouvrages sur l’Égypte commencent à rencontrer du succès auprès du public, l’éditeur Pygmalion lance une collection dédiée, dont Christian Jacq espérait pouvoir assumer la direction, espoir non concrétisé4. C’est ainsi que l’auteur publie, en 1987, son quatrième roman, Champollion l’Égyptien, sous le nom de Christian Jacq, qui est son premier grand succès. Sa femme le convainc de quitter Paris et de se consacrer à l’écriture à plein temps. Ils s’installent alors près d’Aix-en-Provence. En 1993, il se lance dans une série de romans sur l’Égypte ancienne. C’est Claude Gagnière, directeur de collection chez France Loisirs, qui accepte en premier un projet de roman sous forme de cycle dont l’intrigue se situe en Égypte. Gagnière pense ainsi pouvoir bénéficier du succès remporté par le roman La Chambre des dames, un roman historique dont l’action se situe au Moyen Âge. Le premier ouvrage paraît en 1993.

Christian Jacq souhaite ensuite quitter France Loisirs pour continuer ses publications et se met à la recherche d’un nouvel éditeur. Les réactions des éditeurs le déçoivent, car ils lui recommandent de moins publier, ce qui lui permettrait de remporter des prix littéraires et de gagner en crédibilité, et d’éviter les longs cycles. Une longue collaboration naît alors entre Christian Jacq et Bernard Fixot, directeur chez Robert Laffont. En 2004, il déclare : « Il est totalement éditeur et me laisse totalement écrivain ». En effet Bernard Fixot est ouvert à l’idée de longs cycles, et intéressé par l’idée d’un rythme de publication trimestriel, inspiré des publications en feuilleton du xixe siècle. L’éditeur est également plus intéressé par le développement de son entreprise et la vente que par les prix littéraires, et il réussit à transmettre cet état d’esprit aux auteurs qu’il publie. Bernard Fixot fonde par la suite XO éditions, maison d’édition que rejoint Christian Jacq. L’auteur se constitue une documentation importante sur l’Égypte, résumée dans plusieurs centaines de fiches4. Sa bibliothèque comporte environ 10 000 ouvrages. Sa série de romans sur Ramsès II rencontre un large succès, un article de Libération en 1996 citant des chiffres de vente de l’ordre de 360 000 pour Le Fils de la lumière, 280 000 pour Le Temple des millions d’années, et un premier tirage à 75 000 exemplaires pour sa suite, La Bataille de Kadesh. En novembre 2011, sous l’impulsion de son épouse, Christian Jacq commence la réédition de ses romans sous le titre général Les Enquêtes de l’inspecteur Higgins, des romans policiers publiés sous un nom de plume. Ces livres sont signés Christian Jacq et édités par J. Éditions. Sur quatre livres édités chaque année, deux sont des rééditions mises à jour et complétées par l’auteur et deux sont des inédits.

Autres activités

Parallèlement, Christian Jacq fonde et dirige l’Institut Ramsès, qui publie des transcriptions de textes égyptiens et vise à l’édification d’un fonds photographique sur les monuments d’Égypte. En 1993, il fait paraître un ouvrage intitulé « Recherches sur le paradis de l’autre monde d’après les Textes des pyramides et les Textes des sarcophages » édité par cet institut. Habitant dans la région d’Aix-en-Provence dans les années 1990, il déménage en 1997 à Blonay, en Suisse, à des fins d’expatriation fiscale ou à la suite d’accusations le présentant comme un gourou de secte.

Style

Les romans ont un style rappelant les feuilletons américains, avec beaucoup de dialogues, et des phrases courtes. La critique note l’absence de construction, de division logiques en chapitres, de profondeur des personnages, la faiblesse du style. Le vocabulaire est limité. Son éditeur compare Christian Jacq à John Grisham et Michael Crichton, deux auteurs américains à succès, expliquant que si les consommateurs français n’achètent que trois livres par an, ce seront les livres de Christian Jacq qu’ils choisiront. L’éditeur note également que les ouvrages donnent un « sentiment de se cultiver » et se félicite de la grande capacité de production de l’écrivain, à raison de 400 pages par trimestre. La transposition d’éléments contemporains dans l’Égypte antique est systématique. Ainsi, Libération compare son cycle sur Ramsès à Dallas ou Dynastie, deux séries télévisées alors en vogue, transposées en Égypte. Raphaël Draï, un universitaire en sciences politiques, voit une différence entre le roman historique traditionnel et les romans de Christian Jacq. Pour lui, ces derniers ne mettent pas tant l’accent sur l’intrigue que sur une « tentative de « reconstitution » historique ». Jean-François Colosimo, écrivain et éditeur, estime que les romans de Christian Jacq s’inscrivent dans une « industrie [qui] diffuse des produits ». Il analyse que la technique de l’auteur est de « transposer des situations et un langage de soap opera dans un cadre supposé egyptien, avec ce qu’il faut d’onction spiritualiste pour obtenir l’adhésion du plus grand nombre. ». Théologien et conservateur, il dénonce les aspects négatifs de l’Égypte vue par la chrétienté : « L’Égypte, c’était un monde d’esclaves, le triomphe de l’idolâtrie et la vénération de la mort », estimant que Christian Jacq ne parle pas de cette civilisation, mais du monde d’aujourd’hui, allant jusqu’à qualifier cette transposition de « régression de type New Age face aux désordres de l’époque ». Plusieurs universitaires, comme l’égyptologue Jean Yoyotte ou Raphaël Draï, déjà cité, notent la dimension de roman initiatique, ésotérique ; le premier parle de « perspective de révélation » et le second de mystagogie. L’auteur lui-même caractérise son œuvre comme comportant un « certain mysticisme ». Christian Jacq écrit à la main, lentement, longuement, chaque semaine.

Ventes

Les pharaons d’Égypte sont parmi les personnalités préférées des Français et l’égyptologie est un thème à la mode, ce qui fait que certains des ouvrages sur le sujet deviennent des best-sellers. D’après Christian Jacq, ce n’était pas le cas dans les années 1980, époque où les journalistes estimaient que les livres n’intéressaient pas le public. En 2010, le chiffre de 27 millions de livres vendus est cité par Le Figaro dans un article le présentant comme « sans doute l’auteur français le plus lu au monde ». Les ventes n’ont pas évolué dans des proportions importantes par la suite, le même chiffre de 27 millions étant répété dans les articles de presse postérieurs, notamment en octobre 2016, lors de la parution de Sphinx.

Les romans historiques sur l’Égypte sont traduits dans plusieurs langues6, mais ne séduisent pas immédiatement le public anglo-saxon. En 2000, L’Express signale une traduction en chinois, ce qui est très rare pour un auteur français. Les ventes à l’étranger sont également élevées, avec en 1998 le chiffre de 2,7 millions d’exemplaires vendus en Italie ou 550 000 exemplaires en Corée. Après la parution de Ramsès en 1995, Susanna Lea, alors collaboratrice des Éditions Robert Laffont, négocie les premiers contrats des droits de traduction en préparant une campagne publicitaire dédiée et en exigeant l’achat du cycle entier par les éditeurs étrangers. Time Warner pour les États-Unis, Simon & Schuster pour le Royaume-Uni et Mondadori pour l’Italie acquièrent ces droits.

Sur nos étagères :

  • Le voleur d’âmes
  • Champollion l’Egyptien
  • Les enquêtes de Setna : La tombe maudite T 01
  • Les enquêtes de Setna : Le livre interdit T 02
  • Les enquêtes de Setna : Le duel des mages T 03
  • Ces femmes qui ont fait l’Egypte
  • Et l’Egypte s’éveilla : La guerre des clans T 01
  • Et l’Egypte s’éveilla : Le feu du scorpion T 02
  • Et l’Egypte s’éveilla : L’oeil du faucon T 03
  • L’affaire Toutankhamon
  • La reine Liberté : L’empire des ténèbres T 01
  • La reine Liberté : La guerre des couronnes T 02
  • La reine Liberté : L’épée flamboyante T 03
  • Pour l’amour de Philae
  • Ramsès : Le fils de la lumière T 01
  • Ramsès : Le temple des millions d’années T02
  • Ramsès : La bataille de Kadesh T 03
  • Ramsès : La Dame d’Abou Simbel T 04
  • Ramsès : Sous l’acacia d(Occident T 05
  • Maître Hiram et le roi Salomon
  • La vengeance des dieux : Chasse à l’homme T 01
  • La vengeance des dieux : La divine adoratrice T 02
  • La pierre de lumière : Néfer le silencieux T 01
  • La pierre de lumière : La femme sage T 02
  • La pierre de lumière : Paneb l’ardent T 03
  • La pierre de lumière : La place de vérité T 04
  • Le dernier rêve de Cléopâtre
  • Ramsès III : Le dernier des géants

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